MPB Rencontre : Steve Truluck, photographe marin

Après avoir quitté son poste d'ingénieur, Steve Truluck a suivi son rêve de travailler avec la faune marine en Écosse. En 2023, les cinéastes Matt Cannon et Jake Smallwood ont documenté le parcours de Steve dans le court métrage "Truluck", soutenu par MPB.

Dans cette interview, Steve partage son parcours, depuis l'observation des dauphins à bec étroit jusqu'à sa collaboration avec Whale and Dolphin Conservation (WDC) et sa première rencontre avec des épaulards.

Le court métrage, sponsorisé par MPB et qui a été réalisé avec du matériel d'occasion de chez MPB, est maintenant disponible en intégralité. Regarde "Truluck" dès maintenant ou continue la lecture de l’article.

MPB : D'où vient ta passion pour la vie marine ? Comment as-tu décidé d'aider les autres à développer cette même passion ?

ST : Tout au long de ma vie, j'ai toujours adoré être près de l'eau, sur l'eau et dans l'eau. Je viens du sud de l'Angleterre, et quand j'y vivais, je pratiquais régulièrement la pêche en eau douce. J'ai déménagé en Écosse, dans le Moray Firth, avec mon travail, ce qui signifiait que je vivais désormais près de la mer et que ma pêche se faisait en mer.

J'ai commencé à voir des dauphins à bec étroit résidents depuis chez moi et lors de mes sorties de pêche. J'ai été complètement fasciné par ces êtres incroyablement intelligents qui semblaient tout autant intéressés à me scruter ! 

Par la suite, on m'a offert une longue-vue. Depuis chez moi, j'ai commencé à voir des petits rorquals beaucoup plus loin en mer. J'ai pensé que je devrais signaler mes observations à quelqu'un.

J'ai donc rejoint le programme Shorewatch, un programme de sciences citoyennes en Écosse. Là, j'ai rencontré des volontaires partageant les mêmes idées venant de toute l'Écosse, et j'ai commencé à observer encore plus de créatures étonnantes, telles que les baleines à bosse, et à en apprendre davantage sur les espèces du monde entier et les menaces auxquelles elles étaient confrontées.

En 2016, après trois ans de recherche d'épaulards, Alan Airey, un homme incroyable qui observe le Moray Firth depuis 25 ans, a finalement mis un terme à ma quête.

Il avait remarqué à quel point j'étais contrarié la veille après avoir presque manqué de voir des orques lors de l'événement Orca Watch. J'avais dû partir plus tôt parce que les plans de mon ami avaient changé. À peine deux heures après mon départ, les orques sont apparues ! J'étais consterné.

Le lendemain, Alan a repéré des orques à l'arrière de ma maison pendant que j'étais au travail, m'a appelé, puis m'a indiqué où diriger ma longue-vue. J'étais aux anges. J'ai fondu en larmes et j'ai dit à Alan que je l'aimais ! Quel sentiment incroyable de voir enfin ces animaux étonnants, et en plus, depuis chez moi.

Alan et moi avons alors diffusé l'information sur les réseaux sociaux, et j'ai pu voir à quel point chaque personne était heureuse d'avoir vu ces orques ce jour-là. C'était une sensation tellement agréable de pouvoir rendre tant de gens heureux et de connecter les gens à ces créatures incroyables. Juste quelques semaines plus tard, j'ai démissionné de mon travail et j'ai commencé à travailler avec les baleines et les dauphins.

MPB : Peux-tu nous en dire plus sur l'observation des baleines, les menaces auxquelles ces animaux font face, et ce que nous pouvons faire pour aider ?

ST : En Écosse, la plupart de l'observation des baleines se fait depuis la côte. Nous avons la chance que beaucoup des espèces que nous observons s'approchent assez près. C'est particulièrement le cas des orques, qui chassent les phoques près de la côte.

Observer depuis la côte signifie que les baleines se comportent de manière totalement naturelle. Il est important que, lorsqu'on fait de l'observation des baleines en bateau, on respecte les codes de conduite et les lois en place.

Choisir de partir avec un opérateur responsable et accrédité, qui a surtout de l'expérience dans la conduite près des mammifères marins, est certainement le meilleur moyen pour éviter tout problème.

Les mammifères marins font face à de nombreuses menaces à travers le monde. Celles-ci varient considérablement en fonction de l'endroit où ils vivent, et chaque espèce est affectée différemment. Les menaces comprennent l'enchevêtrement, le bruit, la pollution, la pollution chimique et nos déchets, les collisions avec les bateaux, la captivité et la capture accidentelle.

Des organisations telles que WDC sont d’excellentes façons de mettre en lumière ces menaces et faire campagne pour rendre le monde meilleur pour les baleines et les dauphins. Je recommande de découvrir ce que nous pouvons tous faire pour réduire les menaces pesant sur ces créatures étonnantes avec lesquelles nous avons la chance de partager la planète.

MPB : Qu'as tu préféré lors de la réalisation de ce film ?

ST : Sans aucun doute, voir tous les visages souriants et heureux des gens qui ont vu les orques et réalisé leurs rêves. James est montré dans le film en train de voir ses toutes premières orques - le jour de son anniversaire, qui plus est. Mais ce que vous ne voyez pas, c'est qu'il y avait des gens alignés le long des falaises lorsque les orques sont entrées dans la baie de Thurso. Ensuite, tout le long du port de Scrabster et jusqu'à Thurso même, il y avait des foules de gens désireux de voir les orques.

C'est une expérience remarquable d'être entouré de tant de gens heureux tous unis par l'observation de la vie sauvage.

MPB : Peux-tu nous parler de ta photographie ? Quel équipement utilises-tu sur le terrain ?

Steve : J'utilise un Canon EOS R5 avec soit le Canon RF 100-500mm f/4.5-7.1L IS, soit l'objectif Canon RF 70-200mm f/2.8 L IS. Le 70-200 mm est mon objectif principal sur un bateau, en particulier en Norvège ou en Islande. J'emporte toujours également du matériel d'optique Opticron avec moi pour repérer les baleines.

Dans mon sac photo, j'ai toujours une petite longue-vue que je peux tenir à la main ou utiliser sur un petit trépied. Et j'ai une paire de jumelles 8x42 ED qui se glissent dans la poche de ma veste pour qu'elles soient à portée de main sans gêner mon appareil photo.

Mon appareil photo est fixé à une sangle Peak Design, ce qui signifie qu'il est sur mon épaule, en style bandoulière, et ne pèse pas sur mon cou. Chaque photo que je prends est à main levée. Il est essentiel d'être mobile pour suivre les baleines lorsqu'elles se déplacent le long de la côte.

MPB : Quelle est la principale chose que tu veux que les gens retiennent du documentaire ?

Steve : La signification de la vie, c'est le bonheur. Si tu te trouves jamais dans une situation malheureuse, alors fais des changements. Le monde incroyable dans lequel nous vivons, rempli de personnes extraordinaires et de créatures étonnantes, prendra soin de toi.

Apprends-en davantage sur Truluck et regarde le court métrage complet.

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