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Image d'un renard dans la forêt

5 conseils pour la photographie animalière

Publié le 17 mars 2025 par MPB

Photographier des animaux dans leur milieu naturel peut être une manière passionnante de découvrir la nature, mais cela peut aussi être un véritable défi. Dans cet article, la photographe Vivienne Arnold nous donne 5 conseils pour réussir ce type de photo. 

Photographier la faune sauvage n’est pas toujours simple. Tout d’abord, il faut beaucoup de patience et de connaissances préalables sur les animaux que l'on veut photographier. En tant que photographe de la vie sauvage, on me demande souvent : "Comment as-tu autant de chance de pouvoir observer les animaux ainsi ?  

Dans cet article, j'aimerais vous donner cinq conseils qui vous aideront à voir les animaux sauvages non autrement que par hasard, mais à les rechercher de manière ciblée et à les photographier.

Mais avant tout, il faut veiller à ne pas déranger sans raison les animaux et à ne pas les pourchasser. Il est important de ne pas leur faire peur pendant la saison froide et de toujours veiller à respecter leur période de reproduction et de mise bas. Si nous dérangeons les animaux sauvages dans leur environnement naturel, cela déclenche chez eux un grand stress. Nous devons absolument éviter cela.

Toujours rester sur les chemins et veiller à respecter la nature et l'environnement, surtout dans les réserves naturelles. Le bien-être des animaux est plus important qu'une image prétendument parfaite.

Image d'un panneau indiquant une "zone naturelle sensible".

1. Apprenez à cerner le comportement des animaux. 

Plus vous serez préparés, plus grandes seront les chances de réussir votre photo. La chose la plus importante à laquelle vous devez faire attention en matière de photographie animalière est de connaître le comportement des animaux. 

Pour cela, il vous faut vous poser les questions suivantes : 

Quand les animaux sont-ils actifs ? (le jour ou la nuit) 

Quel est leur habitat ? (Forêts, prairies, champs, zones humides) 

Que mangent les animaux ? (sont-ils herbivores, carnivores, omnivores) 

Quel est le degré de sociabilité des animaux entre eux ? (Solitaires ou en groupe)

Image d'un renard dans la forêt

J'ai pu photographier ce renard parce que j'ai découvert qu'il mangeait des cerises. Les crottes du renard étaient éparpillées sur tout un chemin qui me menait à une grande cerise. 

En outre, il y a des moments particuliers dans l'année, comme le rut des chevreuils ou des cerfs, qui sont de bons points de départ pour des photos à caractère exceptionnel. Mais attention : pour ces moments particuliers de l'année, il existe des points d'observation locaux, de sorte qu'il n'est pas nécessaire de parcourir la nature. Plus il fait froid, plus les animaux sauvages réduisent leur métabolisme. Les effrayer peut mettre leur vie en danger. Il en va de même pour les premiers jours chauds de l'année, qui correspondent à la période de reproduction et de mise bas.

Image de l'empreinte d'un animal dans la boue.

2. Partez à la recherche de traces 

Nous ne sommes pas les seuls à laisser des traces dans la nature. Regardez autour de vous sur les chemins, au bord des champs et directement dans les prés. 

Les traces typiques peuvent être :

  • des sentiers de course (aussi appelés chemins de traverse) 

  • des traces d'excréments, de nourriture ou de fourrure. 

  • des traces dans la boue 

  • des signes de dégâts causés par le gibier (par exemple, prairies remuées, arbres et arbustes dévorés).

Trois images de traces de rongements.

Les changements sont faciles à trouver au bord des chemins et des prairies. En général, ces sentiers sont régulièrement utilisés par les animaux. Il y a donc de fortes chances -d'en rencontrer.

Conseil : utilise ton téléphone portable et prends des photos de toutes les traces pour pouvoir regarder tranquillement chez toi ce que tu as rencontré sur place.  

Photo d'une piste de blaireau

Plus tu seras entraîné, plus il te sera facile de distinguer la piste d'un sanglier de celle d'un chevreuil, par exemple. Grâce à cette connaissance, tu pourras te rendre de manière ciblée sur tes lieux d'affût.

3. S'adapter à son environnement

Se camoufler est très important dans la photographie de la faune sauvage. La priorité absolue est de ne pas déranger les animaux dans leur environnement naturel. En particulier pour les espèces très craintives comme les renards, les martins-pêcheurs et les hiboux, vous devez vous adapter à l'environnement extérieur. 

Camouflage

Le camouflage est très utile dans ce type de photographie. Entièrement recouvert de couleurs naturelles, de couleurs de camouflage et de camouflage 3D, on se fond complètement dans l'environnement. 

Qu'il s'agisse d'une combinaison de camouflage, d'une cape ou d'un filet, en flouant les contours de l'environnement, les animaux auront du mal à distinguer ta silhouette. Ils se sentent plus en sécurité et sont plus détendus, car ils n'ont ainsi aucune raison de s'enfuir.  

Autre point important : fais attention à la direction du vent. La plupart des animaux ont un très bon odorat et peuvent se faire sentir à plusieurs centaines de mètres. 

MAIS : même si toutes les conditions sont réunies et que vous êtes très bien préparés, le calme et la protection sont très importants pour les animaux sauvages, et cela devrait toujours figurer avant la photo. Laisser passer une opportunité pour une photo et profiter de ce moment rien que pour toi peut aussi être très gratifiant.

 4. Equipement photographique

Quel est l'équipement le mieux adapté à la photographie de la faune, surtout dans un premier temps ?

Les spoilers : Il n'est pas toujours nécessaire d'acheter le plus cher.  

Personnellement, je photographie avec un appareil photo APS-C de Fujifilm. J'utilise en alternance le X-T2, le X-T4 et le X-H2S. Les deux derniers appareils en particulier disposent d'un stabilisateur d'image intégré (IBIS) qui est très avantageux (surtout si, comme moi, on photographie à 90% à main levée).  

Les téléobjectifs sont indispensables. J'utilise le Fujifilm XF 100-400mm. Ceux qui préfèrent une focale encore plus longue peuvent utiliser en plus un téléconvertisseur (compatible aussi avec les focales de 200 mm).   

La plupart des animaux sont actifs au crépuscule. Le plus grand défi est d'équilibrer la vitesse d'obturation, l'ISO et l'ouverture du diaphragme pour obtenir le meilleur résultat.  

Lorsque je photographie dans des conditions de faible luminosité, je laisse toujours le diaphragme grand ouvert. Pour la vitesse d'obturation, la règle est la suivante : aussi lente que possible et aussi courte que nécessaire pour ne pas obtenir d'images floues. La hauteur à laquelle on peut aller avec l'ISO dépend de l'appareil photo. Le mieux est de tester votre appareil photo avec différentes valeurs ISO pour savoir jusqu'à quelle valeur tu peux encore obtenir des résultats utilisables.

Image de l'écran d'une caméra avec renard.

Le choix du bon système dépend de plusieurs facteurs. Toutes les tailles de capteurs présentent à cet égard des avantages et des inconvénients. Les grands capteurs comme le plein format fournissent le plus grand rendement lumineux. En revanche, les appareils APS-C et Micro Four Third ont l'avantage d'un poids d'équipement plus faible et du facteur Crop, qui allonge la distance focale d'environ 1,5 (APS-C) ou 2,0 (Micro Four Third). 

Mais que se passe-t-il maintenant si tu sais où se trouvent les animaux, que tu as trouvé un endroit et que tu t'y mets ?  

Tu attends, tu attends. Et tu t'exerces à la patience.  

Parfois longtemps, parfois seulement quelques minutes. Mais je te promets que le temps que tu passes là-bas en vaut vraiment la peine.

Image d'un ragondin nageant

Bien que l'accent soit mis sur le ragondin, j'ai volontairement placé l'animal sur le bord droit de l'image. Son habitat (eau) est ainsi d'autant plus mis en valeur. 

5. Composition et marge de manœuvre artistique

Au début, je photographiais les animaux de manière très similaire - en plein écran et de très près. Je voulais reproduire chaque petit détail dans mes photos.

Image d'un chevreuil

Image d'un chevreuil dans la dernière lumière du soir

Ce à quoi tu dois absolument faire attention : Photographier à hauteur des yeux. 

Qu'il s'agisse d'un chevreuil qui regarde directement dans ta direction ou d'un renard qui passe à côté de toi, photographier à hauteur des yeux de l'animal produit un effet visuel très particulier et intense. Tu as l'impression d'être au cœur de l'action, c'est pourquoi la photographie de la vie sauvage est pour moi très variée et unique.

Gros plan sur un crapaud nageur

Comme tu le vois, la photographie de la vie sauvage ne se résume pas à prendre son appareil photo et à sortir. Elle nécessite vraiment beaucoup de préparation, de connaissances et de respect de la nature. Mais c'est justement ce qui la rend si passionnante à mes yeux, lorsqu'elle débouche sur une magnifique photo.

Au début, il y a beaucoup de choses à prendre en compte. Mais dès que tu auras passé du temps dehors et que tu te seras mis en harmonie avec la nature, tu constateras que beaucoup de choses te paraissent plus simples. Photographier la vie sauvage te permet de vivre l'instant présent, d'aiguiser tes sens et de ne faire qu'un avec la nature.

Je te souhaite beaucoup de succès. 

Merci beaucoup pour ce reportage, Vivienne. Tu peux découvrir plus d'œuvres de Vivienne sur sa page Instagram @natureandstories, sur Youtube ou lire d'autres articles sur le blog MPB.