Journal : Les aurores boréales en Islande avec Paul Watson

Équipé d'un matériel Nikon, Panasonic et DJI, le photographe de paysages et de voyages Paul Watson s'est rendu en Islande pour capturer l'un des sujets les plus insaisissables de la nature : les aurores boréales. Dans cet article, Paul partage le journal de bord de son voyage de six jours. Découvrez ses expériences, ses recommandations en matière de matériel et ses images époustouflantes des paysages islandais et des aurores boréales. 

Restez connectés car nous mettrons à jour cette page avec les quatre articles de Paul au cours des prochaines semaines.

Jour 1

J'ai eu la chance de pouvoir voyager - avec seulement un 4x4 et une tente de toit - lors d'un incroyable voyage dans l'un de mes pays préférés, l'Islande. C’est super d'avoir la flexibilité nécessaire pour chasser les aurores boréales ou trouver des conditions de photographie idylliques - et cela donne lieu aux meilleures aventures ! 

L'Islande est le rêve de tout photographe. La spontanéité peut être très amusante. Mais, pour un voyage de photographie, il faut d'abord planifier soigneusement. Et un aspect important de cette planification est l'équipement photographique adéquat.

Lorsque je voyage, j'emporte autant de matériel que mes bagages le permettent. Mais je photographie avec deux appareils différents, donc j'ai beaucoup d'équipement. Je me retrouve souvent à devoir rationaliser. Depuis mes débuts avec un reflex numérique, j'ai surtout utilisé la marque Nikon. Depuis, j'ai adopté le Nikon Z6 et le Nikon 14-30mm f/4 S, et je remplace progressivement mes objectifs de reflex numériques par leurs homologues à monture Z. J'ai également un Panasonic DC-S1R et un Panasonic 24-105mm f/4 Macro OIS. Je suis tombé amoureux de cette configuration. Avec son énorme capteur et sa résolution, il est capable de réaliser des impressions de grande qualité. Je possède également un drone DJI Mavic 2 Pro, qui m'accompagne sur chaque lieu de tournage. Le drone m'aide à explorer ce que je ne peux pas voir depuis le sol et à trouver la composition parfaite. 

Cette configuration couvre la plupart des aspects de la photographie de paysage, elle se trouve donc presque toujours dans mon kitbag. Mais j'ai aussi mon "équipe B" de réserve, que j'utilise pour des tâches plus spécifiques.  

Si je fais des portraits de personnes ou d'animaux, j'emporte le Nikon 85mm f/1.8 Nikon pour mon Z7 et le Panasonic S 50mm f/1.4 pour mon S1R. Pour la vidéo et l'astrophotographie, l'objectif primaire Nikon 20mm f/1.8 ED AS UMC Nikon a une grande ouverture pour capturer son mouvement dans le ciel sombre.  J'utilise le 70-200mm f/2.8 Di VC USD Nikon - plus le téléconvertisseur Nikon Z TC-2x - pour la faune et, étonnamment, pour beaucoup de paysages. Lorsque la vue est vaste et que le cadre semble perdu avec un objectif large, j'aime zoomer sur un sujet et remplir le cadre avec quelque chose au loin. En utilisant des personnes pour l'échelle, la compression peut également donner lieu à des images étonnantes.  Lorsque je fais une longue randonnée et que le poids du sac à dos est un problème, j'emporte l'objectif polyvalent 28-300mm f/3.5-5.6G IF-ED VRR. C'est souvent le dernier recours, car il n'est pas aussi précis que mes autres objectifs. J'utilise un filtre polarisant circulaire pour la plupart des prises de vue, surtout si elles impliquent de l'eau, des voitures ou toute surface réfléchissante, ainsi que des filtres à densité neutre gradués pour contrôler la lumière. Je n'utilise pas les filtres sur toutes les prises de vue, mais j'aime les avoir en réserve. Enfin, mon trépied Manfrotto est indispensable pour les expositions longues et l'astrophotographie.

La planification de chaque lieu est essentielle. Une fois arrivé à destination, je commence à chercher l'équipement dont j'aurai besoin pour chaque endroit. Cela dépend de la longueur de la randonnée et du sujet que je souhaite photographier. Je réfléchis à ce dont je pourrais avoir besoin, je prépare mon sac pour cet endroit particulier et je laisse le reste de mon matériel dans un endroit sûr.

Après notre arrivée en Islande, nous nous sommes dirigés directement vers les Highlands pour prendre des photos de nos voitures de location. Nous avons utilisé le Panasonic S1R et un objectif 50 mm f/1.4.   Pour les lieux situés sur la route, comme l'emblématique volcan Mælifell, j'ai pris quelques clichés avec mon Nikon Z6 avec le 14-30 mm f/4 et le DJI Mavic 2 Pro directement depuis la voiture. Puis nous avons terminé par une randonnée assez courte à Holmsarlon, juste à temps pour le coucher du soleil.

Pour la randonnée, je voulais faire un sac assez léger. J'ai donc laissé tous mes objectifs principaux dans la voiture, ainsi que mon téléobjectif Nikon F 70-200mm f/2.8 et un adaptateur x2. Je savais qu'il s'agirait d'un plan large, donc mon Panasonic S1 et mon 24-105mm f/4 couvriraient la plupart des besoins. Je voulais mon trépied et mon kit de filtres pour cette photo.  Bon départ, joli coucher de soleil et photo de produit réussie. Ensuite, je pars au camping pour me préparer au lever du soleil de demain.

Jour 2

La journée avait mal commencé dans les hautes terres, avec des vents forts, alors nous avons décidé de faire nos bagages et de partir en voiture pour une randonnée relativement facile jusqu'au soi-disant " canyon secret ". Le Múlagljúfur est en train de devenir un endroit populaire, mais pour les bonnes raisons : il offre une vue à couper le souffle.

Pour cette randonnée, j'ai ajouté le Nikon Z 20mm prime. J'ai pensé que je pourrais facilement faire quelques courtes bobines Instagram avec cet objectif. Pour mes bobines, j'utilise le 20 mm avec le Z6 et j'utilise la fonction de ralenti intégrée à l'appareil photo. C'est très simple et cela permet de créer des mouvements cinématiques fluides sans utiliser de cardan ou de matériel de vidéographie supplémentaire. Mon kit complet pour cette randonnée était composé de Nikon Z6, Nikon Z 14-30 mm f/4, Nikon Z 20 mm, Panasonic S1R, Panasonic 24-105 mm f/4, DJI Mavic 2 Pro, trépied Manfrotto et kit de filtres PolarPro.

Nous nous sommes ensuite dirigés vers la célèbre plage de Stokksnes en passant par les glaciers et les lagunes glaciaires, et avons été heureusement accueillis avec un peu d'ambiance. 

On peut conduire sa voiture jusqu'à la plage, alors j'ai pris mon S1R avec le 24-105mm f/4 et mon Nikon Z6 avec le 14-30mm f/4. Je suis revenu un peu plus tard et j'ai échangé mon S1R contre mon drone, et mon objectif Nikon contre le F 70-200mm f/2.8 afin d'obtenir des images plus détaillées de l'ambiance autour de Vestrahorn.

Notre dernier arrêt de la journée était un emplacement de camping près de Hengifoss, la troisième plus haute chute d'eau d'Islande. Les prévisions météo étaient bonnes, nous avons donc prévu de photographier le lever du soleil.  Après avoir trouvé un camping près d'Egilsstaðir, qui se trouve à une courte distance en voiture de Hengifoss, nous nous sommes installés. Cette nuit-là, j'ai rêvé de l'énorme chute d'eau que je voulais voir depuis au moins cinq ans !

Jour 3

Ma liste de matériel pour la journée : le Nikon Z6 et les 14-30mm f/4, 20mm f/1.8 et f/1.8, le Panasonic S1R et le 24-105mm f/4, le DJI Mavic 2 Pro, le trépied Manfrotto et le kit de filtres PolarPro.  Le matin, à peine sorti du lit, j'ai emballé mon kit de base avec mon trépied et mes filtres pour capturer toute cette eau en mouvement. J'ai également ajouté mon objectif Nikon Z 85 mm f/1.8 et mon objectif 20 mm f/1.8 pour les portraits et la vidéo. Je voulais que mon ami prenne un portrait de moi devant la cascade.

L'Islande, cependant, en avait choisit autrement Ce jour n’est pas mon jour. Nous avons été accueillis par un brouillard épais, qui n'était pas prévu dans les prévisions météo.

Quoi qu'il en soit, j'ai marché jusqu'à la chute d'eau avec mon kit, en espérant que le ciel se dégageait - malheureusement, ce n'était pas le cas. J'ai fini par me tenir juste à côté de la cascade, sans pouvoir voir quoi que ce soit. Le bruit qu'elle faisait était cependant incroyable !

Je devais rapidement réparer mon cœur brisé et passer à autre chose. Nous sommes donc repartis vers le sud, car le reste de l'est présentait les mêmes conditions de brouillard. Il semblait que le brouillard n'allait pas se dissiper de si tôt. 

Les prévisions dans les Highlands s'étaient améliorées et les vents s'étaient calmés.  Comme j'étais préparé avec mon kit complet dans la voiture, prêt à photographier, nous avons décidé de rentrer par Eystrahorn et avons planifié quelques arrêts en route.

Jour 4

Nous nous sommes réveillés avec un voile blanc dans les Highlands. On avait comme impression que le monde entier était contre nous. Jusque là, toutes les décisions  que nous prenions tournaient mal. Pourtant, j’étais accompagné par un local, qui était aussi confus que moi. Nous avons décidé de lancer nos drones et de voir les dégâts. A notre plus grande surprise, nous avons pu voir un pic de montagne dépassant de la mer de nuages. Le drone nous a permis de saisir ce que nos appareils n’auraient pas pu saisir. Sans une randonnée de 3 heures.

En revanche, plus tard, avec le Nikon Z6, j’ai pu capturer ce que le drone n’aurait pas pu faire. C’est pourquoi j’aime avoir ces deux appareils sur moi. Ensuite, nous sommes retournés à  Kirkjubæjarklaustur pour faire le plein et réfléchir à la suite. Nous avons quand même fait une petite visite à Stjórnarfoss. J'avais besoin de sortir mes appareils photo et de prendre des photos !

Nous étions très proches du parking. Donc sachant  que je pourrais revenir facilement si besoin.  J’ai pris avec moi le Nikon Z6, le 14-30mm f/4 et le 20mm f/1.8, plus le DJI Mavic 2 Pro, le trépied Manfrotto et le kit de filtres PolarPro. Je savais que j'aurais besoin du filtre polarisant pour l'eau et d'un filtre ND pour ralentir la vitesse d'obturation. Le Nikon 14-30 mm serait absolument parfait.

Après cet arrêt, nous sommes retournés sur les hauts plateaux à Langisjór pour le coucher du soleil. Nous avons malencontreusement crevé un pneu en chemin. À ce moment-là, j'étais sûr que ce voyage était condamné ! J'avais conduit pendant des heures et je n'avais réussi à prendre que des photos d'une chute d'eau et une photo prise par un drone du sommet d'une montagne. Je commençais à me demander ce que je faisais là…

Après avoir remplacé le pneu et être un peu en retard sur le programme de notre randonnée au coucher du soleil, nous nous sommes garés à Langisjór. Comme il s'agit d'une randonnée raide, je pensais qu'il n'y aurait pas d'eau en mouvement - le trépied et le kit de filtres ont donc été sortis du sac. C'est un point de vue élevé sur un désert noir entouré de montagnes, donc le Nikon 70-200mm f/2.8 a permis des compositions plus intéressantes. J'ai pris le Nikon Z6, le 14-30mm f/4 et le 70-200mm f/2.8, le Panasonic S1R et le 24-105mm F/4, et le DJI Mavic 2 Pro.

Le coucher de soleil valait bien tout le drame. Je ne vais même pas essayer de le décrire. Laissez plutôt cette image parler d'elle-même. Regardez juste ces rayons. Après m'avoir tourmenté émotionnellement pendant 24 heures, l'Islande a été instantanément pardonnée. 

Mais, j'étais loin de me douter que le meilleur était à venir !

La nuit approchait à grands pas et le ciel continuait à se dégager. En consultant les prévisions d'aurore, j'ai vu qu'une performance KP 6 était prévue. [L'indice Kp est une échelle utilisée pour caractériser l'ampleur des perturbations géomagnétiques.]  Kp-6 et ciel dégagé ! Oh l'Islande, tu es une montagne russe d'. Nous nous sommes dirigés vers un endroit proche de notre camping et nous nous sommes préparés à un spectacle phénoménal. Vous vous souvenez de ce que j'ai dit sur le Nikon Z6 qui fait quelque chose que le drone ne peut pas faire ? Eh bien, c'est ainsi.

Les aurores boréales peuvent danser assez vite. J'étais au milieu des hauts plateaux islandais, sans lune ni pollution lumineuse, et j'avais donc besoin d'une vitesse d'obturation de 1 à 2 secondes pour capturer le mouvement. Sans le f/1,8 et la classe absolue du Nikon Z6 à un ISO élevé, je n'aurais pas pu prendre ces images. Incroyable. Certaines personnes préfèrent peut-être un objectif plus large pour l'astrophotographie, mais l'objectif de 20 mm est suffisamment large pour moi. Je suis resté debout jusqu'au lever du soleil pour photographier cet étonnant spectacle.

Jour 5

J'aurais bien aimé avoir quelques heures de sommeil en plus. Mais pas de répit, aujourd'hui, nous avons prévu une longue randonnée en montagne. On dormira plus tard, c'est l'un des sacrifices à faire pour voir les aurores boréales !

La journée a commencé par le lever du soleil sur le site des aurores. Nous nous sommes ensuite rendus à Landmannalaugar pour une randonnée de 24 km jusqu'à Grænihryggur, "la crête verte".

La météo annonçait 18C [64F] avec un ciel ensoleillé, je savais donc que ce ne serait pas la meilleure journée pour la photographie. Mais c'était notre dernier jour complet, et je voulais vraiment terminer la randonnée.

Comme il s'agit d'une randonnée exténuante, avec traversée de rivières, j’ai dû veiller à ce que mon sac soit le plus léger possible. J'ai choisi le 28-300 mm comme seul objectif Nikon. J’avais sur moi, le Nikon Z6 et du 28-300 mm f/3,5-5,6, du Panasonic S1R et du 24-105 mm f/4, et du DJI Mavic 2 Pro. 

Ce fut une randonnée spectaculaire. Même si le temps était épouvantable du point de vue de la photographie. Et je ne portais pas de crème solaire - oups. Après la randonnée, je me suis rendu à Sigöldugljúfur pour un incroyable coucher de soleil avec trois arrêts rapides de drone sur le chemin. Nous nous sommes ensuite dirigés vers Selfoss en retournant vers Reykjavík.

Ce soir-là, nous avons chassé les aurores jusqu'à 3 heures du matin. Il y avait de l'activité. Cependant, cette fois, il y avait beaucoup de nuages dans le ciel - ce n'était tout simplement pas la même chose que la nuit précédente. J'utilisais à nouveau ma fidèle configuration aurorale, mais les conditions n'étaient tout simplement pas bonnes.

Jour 6

Après ne pas avoir fermé l’œil pendant plus de 48 heures d'affilée, parcouru 15 miles [24 km] la veille, j'ai finalement réussi à dormir un peu. Nous nous sommes réveillés à 8 heures du matin et nous nous sommes rendus à Hvolsvöllur pour prendre des clichés de la rivière avec le drone. J'aime souvent faire quelque chose d'un peu différent avec la photographie, alors j'ai trouvé des endroits parfaits en utilisant Google Earth.

Avant de prendre notre vol de retour, nous avions encore le temps de faire une escale. J'ai donc choisi d’aller voir le puissant Haifoss. Comme le ciel était encore dégagé, la lumière était vraiment forte. Je pensais avoir la chance de voir un arc-en-ciel comme cela est souvent le cas au soleil de midi.

Ce choix s'est avéré excellent et nous avons fait une courte randonnée dans le canyon pour nous rapprocher de la cascade. J'avais avec moi le Nikon Z6, 14-30mm f/4 et 20mm f/1.8, ainsi que le Panasonic S1R et 24-105mm f/4.

J'aime utiliser une vitesse d'obturation plus faible sur l'eau, j'ai donc ajouté mon trépied et mon kit de filtres à mon équipement. J'ai également pris mon objectif 20 mm pour la vidéo, mais je n'ai finalement pas changé d'objectif - le jet de la cascade était incroyable ! J'ai cependant pris un bonnet de douche pour mon appareil photo. Comme vous pouvez le constater, nous l'avons finalement eu cet arc-en-ciel aux reflets magnifiques. Quelle belle façon de terminer notre voyage !

J'espère que vous avez apprécié de suivre de près ce voyage.

Merci, Paul. Reste en ligne pour la suite des aventures de Paul Watson en Islande. En attendant, rends-toi sur notre blog pour lire le guide MPB pour photographier les aurores boréales ou lis d'autres articles sur le hub de contenu MPB.