Test du Nikon AF-S Nikkor 500 mm

Est-ce le meilleur objectif Nikon pour photographier la faune ? Début 2020, nous avons demandé à Marc spécialiste de la tarification de MPB, de réaliser un test avec celui-ci. En tant que photographe passionné d'oiseaux, Marc était la personne idéale pour essayer le Nikon AF-S Nikkor 500mm f/5.6E PF ED VR.

La photographie est pleine de compromis. Qu'il s'agisse d'utiliser une sensibilité ISO plus élevée pour augmenter la vitesse d'obturation au détriment d'un bruit d'image plus important, ou d'arrêter votre diaphragme pour obtenir une image plus nette au détriment d'une vitesse d'obturation plus rapide. Normalement, une bonne chose entraîne une mauvaise chose. S'agit-il d'une exception ?

Pour la photographie d'oiseaux, il est préférable d'utiliser un objectif à distance focale de 500 mm ou plus. Surtout ici au Royaume-Uni, où la plupart des oiseaux ne se laissent pas facilement approcher. Pour une qualité d'image optimale, l'objectif préféré des photographes d'oiseaux est un objectif de 500 mm f/4. Leur qualité d'image et la collecte de lumière sont excellentes, mais l'inconvénient est leur taille et leur poids. Les derniers objectifs de 500 mm f/4 de Canon et Nikon sont beaucoup plus légers que les anciens modèles, mais ils pèsent toujours 3,3 kg et 3,8 kg respectivement.

Dans cet esprit, l'annonce d'un nouveau 500 mm de Nikon en juin 2018 a certainement suscité mon intérêt. C'est un f/5.6 - pas un f/4 - mais la partie la plus intéressante est la taille et le poids. Il ne pèse que 1,5 kg et fait environ 9,5 pouces de longueur ! Comment y sont-ils parvenus ?

La réponse : en utilisant un élément de lentille de Fresnel de phase (PF). Sans entrer dans les détails, l'élément PF focalise la lumière le traversant sans nécessité de courbe continue. L'élément PF réduit le nombre d'éléments, le poids et la distance focale globale du verre, qui sont nécessaires pour l'agrandissement par rapport aux gammes d'objectifs plus conventionnels.

Cette technologie n'est pas nouvelle pour les téléobjectifs. En 2000, Canon a lancé le 400mm f/4 qui, comme le Nikkor 500mm f/5.6E PF ED VR, offrait une option beaucoup plus légère que les objectifs conventionnels de même longueur focale. Malheureusement, à mon avis, cet objectif offrait un contraste et des couleurs très médiocres dans les images. C'était un peu un flop. La première incursion de Nikon dans le monde des lentilles Fresnel ne s'est pas faite avant 2015, quand ils ont lancé le 300mm f/4e PF ED VR. Cet objectif a été bien examiné et ne semblait pas souffrir des problèmes de Canon. Pour la photographie d'oiseaux cependant, un objectif de 300 mm n'est pas assez long dans 90 % des situations.

Malheureusement, tout comme avec le Nikon 300mm PF, Nikon a vraiment du mal à répondre à la demande pour le 500mm PF. Les retards de fabrication entraînent de longues listes de commandes en souffrance auprès des détaillants. J'ai donc été très heureux lorsque j'ai eu l'occasion d'en obtenir un pour un essai au début de 2020. Pour la photographie des oiseaux, je suis un fidèle de Canon depuis 15 ans. Selon moi, Canon propose le meilleur choix d'appareils photo et d'objectifs pour ce genre. LeNikon AF-S Nikkor 500mm f/5.6E PF ED, cependant, offre une option très intéressante. J'ai décidé que le meilleur boîtier à utiliser pour tester la netteté de cet objectif était le mythique Nikon D850 de 45 mégapixels. Une fois le kit choisi, je suis allé sur quelques sites dans le Hampshire, en Angleterre, pour photographier des oiseaux.

Qualité de construction

Ce n’est pas un objectif bon marché. Mais il offre un bon rapport qualité-prix. L'objectif est résistant à la poussière et à l'humidité et il est doté d'un corps en alliage de magnésium au toucher exceptionnel. Cependant, j'ai trois petits problèmes avec cet objectif, que je ne m'attendais pas à trouver dans un équipement de ce niveau. Tout d'abord, le pare-soleil est en plastique et le mécanisme de verrouillage a tendance à se déverrouiller de lui-même. Le plastique a probablement été choisi pour gagner du poids. Mais un matériau plus durable et résistant aux rayures aurait été le bienvenu. Deuxièmement, le collier de trépied. Sur la plupart des super-téléobjectifs, la rotation du trépied est légèrement amortie et comporte des encoches tous les 90 degrés. Ainsi, lorsque vous faites pivoter la caméra, il est plus facile de vous assurer que vous êtes de niveau. Malheureusement, cet objectif ne propose que deux options : verrouillé ou déverrouillé. Pour moi, c'était très désagréable. Généralement, lorsque j'utilise un grand téléobjectif comme le Canon 500 mm, je laisse le collier de trépied légèrement déverrouillé pour pouvoir régler l'angle de l'appareil photo si mon trépied n'est pas bien d'aplomb ou si je dois passer rapidement du mode paysage au mode portrait. Enfin, le trépied lui-même. Il est trop petit à mon goût et n'inspire pas totalement confiance : on a l'impression qu'il pourrait tomber. Je recommanderais d’investir dans un trépied d'une autre marque pour cet objectif, surtout parce que cela ne coûte pas très cher.

Manipulation et utilisation

Cet objectif est très léger. Ayant utilisé des téléobjectifs lourds et encombrants au cours des 15 dernières années, je trouve que cet objectif change la donne. Pour référence, cet objectif pèse moins qu'un Nikon 70-200mm f/2.8G ED VR II. Il est facile à transporter à la main et je l'ai porté sans problème toute la journée. La disposition des boutons sur le côté de cet objectif est identique à celle de son grand frère, le Nikon 500mm f/4 FL. Il y a même des boutons de fonction à l'avant pour le rappel de mise au point, ce qui est bien utile. Il n'y a pas de filtre insérable, mais grâce au filetage de filtre de 95 mm, il est possible d'ajouter un filtre polarisant si nécessaire. Dans l'ensemble, son utilisation est un jeu d'enfant.

Qualité d'image et mise autofocus

La plus importante considération pour n'importe quel objectif est la netteté. C'est sans doute encore plus le cas avec la photographie d'oiseaux, qui consiste à montrer votre sujet. Idéalement, il faut faire en sorte que la personne qui regarde vos photos pense qu'elle pourrait tendre le bras pour le toucher. Après avoir utilisé des objectifs Canon DO par le passé, pour être honnête, je n'avais pas de grands espoirs en ce qui concerne le PF. Mais, après seulement quelques prises de vue, il est devenu clair que mon hypothèse était fausse. Cet objectif est très net, pas seulement net, super net. La combinaison de l'objectif et du Nikon D850a vraiment contribué à mettre cela en évidence, car j'ai pu réaliser des recadrages assez importants tout en conservant des images extrêmement détaillées. La mise au point automatique semblait également rapide et très précise. Quand je suis arrivé sur les lieux et que la lumière était assez mauvaise, j'ai remarqué une certaine lenteur à deux reprises, mais je ne suis pas convaincu qu'un 500 mm f/4 aurait fait mieux. Plus tard dans la journée, j'ai déménagé sur un site pour photographier un échassier appelé chevalier arlequin. Cet oiseau n’était pas aussi proche que les sujets du matin. Cela m'a donné l'occasion d'essayer l'objectif avec un téléconvertisseur Nikon TC-14E II, ce qui a fait de l'objectif un 700 mm f/8. C'est là que la plupart des téléobjectifs peuvent perdre un peu de qualité, et cela s'est vérifié aussi avec le 500 mm PF. Cependant, en raison de sa grande netteté initiale, la perte de netteté était très minime et l'image était quand même superbe.

Pensées finales

J'ai été vraiment impressionné par cet objectif. Comme je l'ai dit au début, la photographie nécessite beaucoup de compromis. Mais j'ai vraiment du mal à trouver quel compromis il faut faire avec le Nikon AF-S Nikkor 500mm f/5.6E PF ED. Si vous utilisez actuellement un super téléobjectif grand et lourd et que vous cherchez à utiliser un modèle de taille réduite sans perte de qualité, c'est peut-être la solution qu'il vous faut.

Autres configurations

Nikon AF-S 200-500mm f/5.6E ED VR

Si vous êtes un utilisateur de Nikon et que le Nikon AF-S Nikkor 500mm f/5.6E PF ED est hors de votre budget, le Nikon AF200-500mm f/5.6E ED VR est un excellent objectif. Il coûte moins de la moitié du prix du PF. Bien qu'il ne soit pas aussi bon que le PF du point de vue optique, et pèse environ 1 000 g de plus, il reste un objectif très performant.

Canon EF 400mm f/4 DO

Si vous êtes un utilisateur de Canon à la recherche d'un téléobjectif léger, l'objectif Canon le plus proche du PF est le Canon EF 400mm f/4 DO IS II USM Cet objectif utilise la même technologie de verre que le PF pour réduire le poids total. Cependant, il n'a pas tout à fait la portée du PF. Par ailleurs, il est plus lourd, car il pèse un peu plus de 2 000 g.

Canon EF 400mm f/5.6

En termes de poids, l'objectif Canon le plus proche du PF est le Canon EF 400mm f/5.6. Il n'a pas la portée du PF et il est dépourvu de stabilisation d'image, mais il pèse environ 300 g de moins que le PF. De plus, il est souvent considéré comme l'un des objectifs les plus nets jamais conçus par Canon.

Tamron SP 150-600mm F5-6.3 Di VC USD G2

Si vous recherchez un objectif pour la photographie d'oiseaux, le 150-600mm f/5-6.3 DG OS HSM SA et le Tamron SP 150-600mm F5-6.3 Di VC USD G2 sont également des modèles intéressants. Tous deux sont d'excellents exemples d'objectifs, disponibles pour une fraction du prix des objectifs à focale fixe Canon et Nikon. Ils offrent une grande portée, de bonnes optiques et pèsent environ 2 000 g.