Photographier les célébrités avec Giulia Parmigiani

Photographe de stars parmi les plus reconnues au monde, Giulia Parmigiani s’est bâti une carrière prestigieuse ponctuée de collaborations impressionnantes. Elle a su allier passion, talent et travail acharné, n’hésitant pas à faire des sacrifices pour s’imposer dans ce milieu très convoité. Ses portraits, à la fois intenses, chaleureux et subtilement dramatiques, se distinguent par une touche cinématographique qui révèle l’humanité derrière les projecteurs.

Dans ce guide dédié à la photographie de célébrités, Giulia Parmigiani partage son parcours inspirant, ses choix de matériel et ses techniques de prise de vue qui font d’elle une photographe recherchée à travers le monde entier.

De passionnée d’image à photographe de stars : le parcours de Giulia Parmigiani

Comment as-tu commencé la photographie ?

Mes débuts dans la photographie se sont faits totalement par hasard. Alors que j’étais à l’université en sciences mathématiques, j’ai choisi un cours optionnel de trois crédits en photographie. C’est là que tout a commencé. Après ce cours, j’ai acheté un équipement de base et j’ai commencé à couvrir des événements, mais à un niveau encore très amateur. Une fois diplômée, j’ai décidé de suivre une formation en animation 3D. À la suite de cela, j’ai reçu une offre de poste permanent en lighting et surfacing à L’Accademia di Animazione 3D e VFX per il Cinema, la prestigieuse Rainbow Academy de Rome. Toute ma famille était ravie… mais, pour être honnête, l’idée de passer dix heures par jour derrière un écran ne m’enthousiasmait pas du tout.

Puis un jour, par hasard, j’ai entendu parler d’un poste temporaire comme photographe sur un tournage en Suisse. Ma première véritable opportunité. Je l’ai saisie immédiatement et j’ai refusé le contrat permanent à l’Académie.

Est-ce que tu étais déjà passionnée par la photographie de plateau ?

J’ai grandi sur les plateaux de tournage. Mon père était producteur exécutif, il m’emmenait avec lui à Cinecittà, les plus grands studios de cinéma d’Europe, à Rome. C’est là que j’ai appris à me déplacer sur un plateau, à repérer et respecter les « hiérarchies ». J’ai toujours appris en observant. Tout le monde voyait que j’avais un vrai talent, alors on a commencé à me proposer de travailler sur des films italiens. Je rêvais vraiment de devenir cheffe opératrice sur les plateaux, mais on m’en a dissuadée — en Italie, les femmes ne travaillaient pas beaucoup à ce poste. Aujourd’hui encore, je regrette d’avoir écouté ces voix-là.

Comment as-tu décroché ton premier projet à l’international ?

Après ma première grossesse, j’ai quitté le monde des plateaux de tournage. Je n’y suis revenue que quelques années plus tard, grâce à une agence qui m’a fait découvrir l’univers des avant-premières et des festivals, côté production. À partir de ce moment-là, mon nom a commencé à circuler parmi les clients de l’agence. Malheureusement, j’avais signé un contrat d’exclusivité — ce que je déconseille vivement à tout·e freelance, car notre liberté n’a pas de prix. J’ai eu beaucoup de mal à me libérer de ce contrat, mais une fois affranchie, j’ai travaillé d’arrache-pied pour rester dans ce milieu.

Je me suis rendue à la Mostra de Venise en pleine pandémie, avec mon deuxième enfant encore tout petit, donc ce n’était pas simple. J’avais tout investi là-dedans, mais ça en valait la peine. L’année suivante, Universal Italie m’a confié l’ensemble du travail photo pour trois films internationaux.

C’est à ce moment-là qu’Universal Italie m’a mise en contact direct avec l’équipe Global Photography d’Universal à Los Angeles, qui a beaucoup apprécié mon travail. De là ont commencé plusieurs collaborations, notamment sur le plateau de Fast and Furious. Mon nom s’est mis à circuler à Los Angeles, jusqu’à arriver chez Netflix US, Searchlight, et je suis devenue leur référente en Europe.

Trois ans après cette première rencontre, Universal m’a appelée pour couvrir les Oscars à Los Angeles. Et ça, j’en suis vraiment fière.

Conseils et techniques pour la photographie de célébrités

Peux-tu nous donner quelques conseils pour débuter dans ce type de photographie ?

Je dirais sans hésiter : l’expérience. Beaucoup d’expérience. Il faut se construire un portfolio petit à petit, événement après événement. Le matériel évolue d’année en année, au même rythme que ta progression professionnelle. Il faut aussi apprendre à accepter le rejet. Et surtout, ne jamais abandonner. C’est ça, le vrai secret, parce que les obstacles sont nombreux, et beaucoup essaieront de te décourager. Il y a des moments vraiment difficiles, mais même dans ces phases-là, il faut puiser en soi pour continuer et avancer.

Pour reprendre les mots du chanteur italien Ultimo, parmi mes plus belles victoires professionnelles, il y a cette idée de : vivre ton plan A sans plan B, et vivre pleinement dans tes passions.

Comment un·e photographe doit-il·elle se comporter sur le tapis rouge ?

Agis avec respect envers celles et ceux qui étaient là avant toi, en tant que photographes. Dans ce milieu, tout le monde se connaît. Alors se faire une place dans cette forêt d’appareils photo, ce n’est pas évident si tu n’es pas courtois·e. Il faut savoir s’adapter à leurs règles et à leur fonctionnement. Ne t’inquiète pas de l’endroit où l’on t’assigne : la meilleure photo ne dépend pas toujours de l’emplacement. Ce qui compte, c’est ton regard, ton sens de l’instant, et ton attitude sur le terrain.

Comment attires-tu l’attention des célébrités et parviens-tu à capturer le meilleur moment ?

Dans les festivals de cinéma, la rapidité est primordiale. Les agences envoient les clichés directement aux éditeurs à distance, qui les publient quasi immédiatement, avec très peu de retouches. J’ai réussi à allier vitesse et qualité. Je livre des photos un peu plus travaillées et artistiques, tout en respectant des délais très courts. La plupart du temps, je n’ai pas d’éditeur ou d’éditrice, parce que pour moi, la postproduction représente 40 % de la photo.

Je n’aime pas déclencher en rafale. Je préfère agir comme un sniper, attendre le bon moment, la bonne expression. Ainsi, la postproduction est plus rapide.

Avec la rapidité, je dirais que la discrétion est essentielle. Il faut avoir un grand respect, surtout sur les plateaux ou quand on est en contact direct avec les acteurs, car ils sont submergés par les photographes. Ils apprécient vraiment ceux qui ne sont pas intrusifs, qui sont doux. Je pense que c’est ce qu’ils aiment le plus chez moi. Après Emily in Paris, Lily Collins m’a écrit une lettre pour me remercier — j’ai beaucoup apprécié cette reconnaissance.

Le meilleur matériel photo de Giulia Parmigiani pour photographier les stars

Quel matériel photo utilisais-tu à tes débuts ?

À l’époque — si je me souviens bien — je dirais un Canon EOS 60D, peut-être ? Honnêtement, je ne me souviens plus de l’objectif ni du reste du matériel. À ce stade, je n’avais pas encore beaucoup investi. Si j’avais le temps d’enseigner — parfois je donne quelques conseils à des amis — je dirais toujours : commence avec ce que tu as. Le reste, c’est à toi de le construire.

Quel matériel photo utilises-tu aujourd’hui ?

Je travaille avec Sony, j’ai une excellente relation avec eux. C’est une marque incroyable. J’utilise le Sony A1 II et le Sony A9 II, avec des objectifs Sony. Je shoote avec deux ou trois boîtiers, et j’utilise principalement des focales fixes à grande ouverture, car je ne veux pas utiliser de flash. J’utilise notamment le Sony FE 35mm f/1.4 GM, le Sony FE 50mm f/1.4 GM et le Sony FE 135mm f/1.8 GM. Le Sony A1 II, je l’utilise plutôt pour les portraits posés et les shootings marketing, parce qu’il a une résolution plus élevée, idéale pour les visuels destinés à l’impression. Le A9 II, lui, gère très bien les hauts ISO, donc il est parfait pour les photos de plateau et le reportage en conditions sombres.

Comment organises-tu ton matériel photo ?

C’est difficile. Le matériel photo demande de la force physique, que je ne pense pas avoir. J’ai toujours deux ou trois objectifs avec moi, que je change selon la distance dont j’ai besoin. J’utilise un harnais en cuir fabriqué en Australie, que tout le monde m’envie. Mais les douleurs aux épaules sont inévitables.

Et en ce qui conerne l'éclairage ?

Je fais du reportage, sans flash, quand c’est possible. Sauf en cas de situation catastrophique. Pour moi, la discrétion et le respect de l’intimité passent avant tout. Je préfère donc utiliser la lumière naturelle et rester discrète. Je suis un peu comme un ninja !

Ma méthode de prise de vue a évolué, elle est devenue de plus en plus précise. Je connais le marché, je sais ce qu’ils attendent, donc je peux être rapide et efficace.

Quel appareil photo recommanderais-tu aux débutant·es pour faire du portrait ?

Quand je voyage et que je veux prendre quelques photos de mes enfants en vacances, j’ai toujours un Sony A9 avec moi. Il fonctionne encore incroyablement bien. Je ne le laisse jamais à la maison.

Merci, Giulia, de nous faire rêver avec tes photos de célébrités. Découvrez toutes les incroyables photos de Giulia sur Instagram.

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