Notre guide : 10 étapes pour devenir cinéaste animalier(e)

Tu veux améliorer tes prises de vue d'animaux sauvages ou commencer à créer des courts métrages sur les animaux ? Ce guide est fait pour toi. La réalisatrice de documentaires animaliers Nina Constable, récompensée par la BBC, CNN et ITV, nous donne quelques conseils pour réussir dans le secteur de la réalisation de films animaliers. À toi de jouer, Nina.

La réalisation de films sur la vie sauvage et la conservation est aujourd'hui plus accessible que jamais, avec de nombreuses plateformes en ligne permettant de découvrir, télécharger et partager des films. Plus que les personnes que tu connais, c'est le temps et les efforts que tu consacres à la création et au partage de ce contenu qui comptent. 

Lorsque je me suis lancée, sans diplôme scientifique et sans relations, je pensais n'avoir aucune chance de percer dans le secteur très concurrentiel de la réalisation de films sur la vie sauvage. Contrairement à ce que je pensais au départ, ma licence en littérature anglaise, mon amour de la narration et mon désir d'apprendre, accompagnés d'une maîtrise en pratique documentaire à l'université de Bristol, constituaient une recette parfaite pour devenir une femme orchestre du cinéma. Mais par où commencer ? 

1. Commencer par créer sa bande-annonce

Un showreel est l'un des éléments les plus précieux de votre arsenal pour trouver un emploi dans le cinéma. Qu'il s'agisse de postuler pour des stages dans les médias, qui peuvent être un excellent moyen d'acquérir de nouvelles compétences et de nouer des relations, ou de proposer des commissions rémunérées, un showreel accrocheur est essentiel et c'est exactement comme cela que j'ai décroché ma toute première commission.

2. Acquérir le plus d'expérience possible

Après un stage non rémunéré de six mois au Mozambique pour une organisation de protection de la nature, je disposais d'un portfolio de films et d'un film d'accompagnement que je pouvais utiliser pour démontrer mes compétences de cinéaste. Après les avoir envoyés au Cornwall Wildlife Trust, j'ai obtenu ma première commande de film rémunérée. En travaillant sur cette première série de films, j'ai été présenté à des scientifiques, des chercheurs et d'autres organisations de protection de la nature, ce qui m'a permis de travailler davantage. 

En tant que personne qui écrit, filme et monte seule, j'étais un choix idéal pour eux. Une fois terminés, j'ai inscrit mes films à des festivals de cinéma et je les ai diffusés en ligne et lors de projections publiques, ce qui m'a permis de faire connaître mon travail et de toucher un large public pour les organisations pour lesquelles je travaillais.

3. Concevoir son sac photo idéal

Travaillant la plupart du temps seule, le choix du contenu de mon sac photo est d'une importance vitale pour m'assurer que je suis capable de "courir et shooter" sans compromettre la qualité de l'image. Au fil des ans, j'ai essayé de nombreuses configurations différentes.

Mon appareil photo principal est le Canon EOS C70. C'est leur caméra de cinéma la plus légère, avec un ralenti 4K, le même capteur de qualité cinéma que la Canon Cinema EOS C300 EF, deux ports XLR et toute une série d'autres fonctionnalités. C'est quelque chose que j'attendais depuis longtemps. En ce qui concerne les objectifs, mon objectif de prédilection et celui que j'aime depuis le plus longtemps est le Canon EF 24-70mm f/2.8 L USM. Comme une grande partie de mon travail n'est pas préparée, je dois être très réactive - un objectif polyvalent est donc essentiel. Pour les interviews, j'utilise le Canon EF 50mm f/1.4 USM pour obtenir une faible profondeur de champ afin de faire le point sur la personne interrogée et de donner aux prises de vue un aspect cinématographique. 

Pour photographier la faune, mes objectifs préférés sont le Canon EF 70-200mm f/2.8 L IS USM et le 100-400mm f/4.5-5.6 L IS II USM. Je les utilise souvent avec un téléconvertisseur Canon EF 2x II Extender pour obtenir une longueur focale supplémentaire. Avec une ouverture plus large, le 70-200 mm est plus efficace en cas de faible luminosité, mais le 100-400 mm te permet de te rapprocher et de capturer des clichés incroyablement détaillés.

4. Utiliser un trépied

La seule chose sur laquelle tu ne peux pas faire d’impasse, lorsque tu photographies avec des objectifs longs, c'est un bon trépied stable avec une tête vidéo fluide. Sans cela,tu te retrouveras avec beaucoup de tremblements et il te sera très difficile de produire des séquences fluides. J'ai un Manfrotto assez ancien, qui a résisté à l'épreuve du temps, et un trépied  qui s'étend presque totalement à plat, ce qui me permet de filmer au niveau du sol et de rester stable. C'est génial pour filmer les espèces à basse altitude, les sous-bois, se rapprocher de l'eau et plus généralement pour obtenir des angles intéressants.

5. Penser en séquences 

Les images, ainsi que la narration, doivent raconter une histoire. Essaie donc de prendre différents plans : gros plans, plans panoramiques et plans d'ensembles contribuent à créer cette narration. Les différents cadrages permettent de couper entre les angles et les cadres pour créer une séquence intéressante. Tu dois également prévoir du temps pour le déroulement de l’action ou de l'histoire que tu souhaites raconter. Fais donc des recherches pour t’assurer que tu disposes de suffisamment de temps pour capturer ce dont tu as besoin. 

6. Capturer des séquences non synchronisées 

Ils sont d'une aide précieuse lorsque tu filmes des interviews, en particulier des interviews à deux personnes. Les plans larges sans audio, où le premier plan est net et le sujet est flou à l'arrière-plan, fournissent des éléments audio supplémentaires ou une coupure si tu ne trouves pas ce qu'il faut dans ton interview.

7. Parler aux experts 

Prends le temps de faire tes recherches. Contacte les scientifiques et les professionnels qui travaillent sur les espèces que tu souhaites prendre. Ils auront toujours les meilleurs conseils sur les lieux, les horaires et les approches. Il se peut qu'il n'y ait qu'une période spécifique de l'année où il est possible de filmer une certaine espèce ou qu'elle n'apprécie que certaines conditions météorologiques ou certains habitats.

8. Vérifier ses réglages

Je filme souvent dans des conditions de lumière et de météo différentes, ce qui signifie que mes réglages doivent être modifiés pour chaque tournage. Il se peut que ma sensibilité ISO ait été augmentée si j'ai tourné dans des conditions de faible luminosité, mais il se peut que je tourne dans des conditions de forte luminosité le lendemain et si je n'ajuste pas mes réglages, je me retrouve avec des photos granuleuses. Prépare une liste de choses à vérifier avant de partir en tournage et passe-la en revue la veille. 

9. Rendre son travail unique

La réalisation de films animaliers devenant plus accessible, cela signifie qu'il y a beaucoup plus de personnes et de voix sur le marché. Il est donc très important de se démarquer des autres. On me dit toujours que mon travail a un "aspect" très spécifique - bien que ce ne soit pas intentionnel, je pense que c'est parce que je n'ai pas peur d'enfreindre les règles. J'adore jouer avec la lumière. Choisir le moment de la journée où tu obtiens l'effet que tu aimes contribue à donner une identité à travail. J'aime utiliser les éclats de lumière, les silhouettes et les ombres, c'est pourquoi je photographie souvent au lever ou au coucher du soleil. Trouve ce qui fonctionne pour toi, et sors photographier.  

10. Faire connaître son travail

Bien que cela puisse souvent sembler un peu effronté, il est très important de se faire connaître pour trouver du travail. J'ai une relation amour-haine avec les réseaux sociaux - j'ai décroché un certain nombre de grosses commandes parce que des producteurs m'ont trouvée en ligne. Mais c’est difficile de devoir poster tout le temps. Quoi qu'il en soit, je m'assure de consacrer du temps à partager les projets sur lesquels je travaille et de maintenir ma présence en ligne à jour. C'est aussi un excellent moyen de partager des projets en cours et de nouer des liens avec des personnes partageant les mêmes idées, ainsi qu'avec la communauté de la conservation et de la vie sauvage. J'ai produit une série entière en ligne pendant le confinement en me connectant avec des personnes en ligne ! Le cinéma peut être un outil puissant pour la conservation. Alors si tu as une histoire à raconter, fonce et filme.

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