Rencontre MPB : la photographe animalière Yana Wernicke

Le parcours de Yana Wernicke dans la photographie animalière a commencé lors de son séjour dans un sanctuaire pour animaux sauvages au Cameroun, avant de la mener à l’Ostkreuzschule, l’école de photographie de Berlin réputée pour sa tradition documentaire. Mais l’approche de Yana Wernicke va bien au-delà de la photographie documentaire classique. Inspirée par son amour pour les êtres vivants, son travail adopte des perspectives inhabituelles pour refléter une sensation de proximité entre humains et animaux.

MPB a discuté avec Yana Wernicke de son travail, de son matériel photo et de sa démarche. Dans cette interview, tu trouveras des conseils précieux pour te lancer dans la photographie animalière.

Explorer la relation entre les humains et les animaux

Yana Wernicke réalise souvent ses photographies dans des sanctuaires, où les animaux ont trouvé un nouveau foyer après une vie passée dans l’agriculture industrielle. Son travail attire l’attention sur les animaux d’élevage, comme les vaches et les cochons. « Ce qui me fascine particulièrement chez les animaux dits de ferme, c’est leur physicalité — leur poids, leur masse », explique Yana. « La plupart des gens ne connaissent ces animaux qu’en morceaux, et moi, je trouve leurs corps, dans la réalité, tout simplement impressionnants. »

Un autre aspect que Yana trouve passionnant, c’est la relation étroite entre les animaux et les personnes qui s’en occupent. « J’aime les animaux, et je rêve souvent d’être entourée d’eux, de ressentir leur proximité. Mais comme je voyage beaucoup en tant que photographe, ce n’est pas très réaliste pour moi. C’est pourquoi j’utilise la photographie pour m’immerger, le temps d’un instant, dans des réalités auxquelles j’aspire. »

Les conseils de Yana pour débuter en photographie animalière

Si tu veux toi aussi t’essayer à la photographie animalière artistique, Yana a quelques conseils à te donner.

1. Trouve ta propre vision de la photographie animalière

Les photographes animaliers en herbe devraient d’abord suivre leur instinct, puis se poser la question du pourquoi. Yana explique : « D’un point de vue artistique, il est important de prendre conscience de l’aspect des animaux qui t’intéresse le plus. »

2. Développe ton propre langage visuel

Pour créer un style qui t’est propre, Yana recommande de t’inspirer d’autres photographes et de pratiquer autant que possible. « La meilleure façon de découvrir quelles images fonctionnent, et de développer ton propre style, c’est de prendre beaucoup de photos. »

3. Ne te concentre pas trop sur le matériel photo

Photographier des animaux domestiques, c’est un peu différent de photographier des animaux sauvages. Et le matériel idéal pour la faune sauvage ne convient pas forcément à toutes les situations. Au début, peu importe l’équipement que tu utilises pour photographier des animaux domestiques.

« Ne te décourage pas si tu penses ne pas encore avoir trouvé le matériel parfait. Certaines œuvres magnifiques ont été créées avec les appareils les plus simples ou les plus atypiques. En photographie animalière, et surtout dans une approche artistique, tout repose avant tout sur ton regard. Commence simplement avec ce que tu as, lance-toi et vois où le voyage te mène. »

4. Respecte les animaux et leurs propriétaires

Cela va de soi, mais il est essentiel de toujours traiter les animaux que tu photographies avec respect. Et lorsque tu travailles avec des propriétaires ou des responsables de refuges, Yana ajoute un conseil : « Ces personnes travaillent souvent bénévolement et par passion. Il faut garder à l’esprit qu’elles ont beaucoup à faire et peu de temps. Réfléchis à la valeur que tu peux leur apporter en échange de la possibilité de photographier sur place. Par exemple, tu peux leur offrir quelques photos en cadeau ou pour leur site internet. »

Proximité et intimité grâce à la photographie en noir et blanc et à la lumière naturelle

Le langage visuel de Yana se distingue par une grande proximité et une profonde intimité. Pour capturer ses expériences et se concentrer sur l’essentiel, Yana ne met jamais en scène ses photos. Elle choisit de travailler en noir et blanc, uniquement à la lumière naturelle.

« J’ai choisi la photographie en noir et blanc parce que la plupart de mon travail se déroule dans la forêt ou dans les champs. Ces étendues de vert domineraient sinon les images. Et puis, je trouve le noir et blanc très beau, surtout quand il s’agit d’interactions entre humains et animaux : on perçoit mieux la physicalité et on se sent, d’une certaine manière, plus proche. »

« Pour que l’animal se détache mieux de l’arrière-plan, j’aime aussi photographier avec une ouverture légèrement plus grande. De cette façon, les textures du pelage ou de la peau ressortent mieux. J’aime toujours travailler avec un léger effet de bokeh. »

Pour le reste, la photographie de Yana dépend entièrement de la situation. « Je retouche mes photos très peu. Je garde les images en noir et blanc telles qu’elles sont, et je corrige éventuellement un peu l’exposition ou le contraste. Les photos n’ont pas besoin d’être parfaites. En réalité, les petites imperfections les rendent encore plus authentiques. »

Le matériel photo recommandé par Yana pour la photographie animalière

Comme Yana voyage beaucoup pour son travail avec les animaux, et qu’elle réalise à la fois de la photo et de la vidéo, elle a choisi un appareil photo hybride Sony, rapide et offrant une bonne plage dynamique pour jouer avec la lumière et les ombres. « J’ai longtemps travaillé avec un reflex argentique Canon. Mais depuis que je me suis mise à la vidéo, je suis passée au numérique. C’est aussi plus petit, plus maniable et ça permet de filmer avec une très bonne qualité. » Les photos que tu vois ici ont toutes été prises avec un Sony A7R II, mais Yana utilise désormais le Sony A7R IV. Elle aime beaucoup bouger sur le terrain, se rapprocher des animaux et saisir l’instant juste. C’est pourquoi elle préfère travailler avec des objectifs à focale fixe, comme le Sony FE 55mm f/1.8 ZA Sonnar T* et son Sony FE 50mm f/2.5 G actuel, qu’elle a acheté chez MPB.

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